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« Le traitement lumineux nous permet d’avoir des agneaux bio toute l’année »

« Le traitement lumineux ne génère pas de charges alimentaires supplémentaires ; c’est aussi un avantage », estime Alexis Gratton.

Le Gaec Le Pay élève 900 brebis en cinq lots. Deux sont concernés par le traitement lumineux pour des mises bas sur août, septembre et octobre.

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En agriculture biologique, les traitements hormonaux sont interdits. « Pour produire des agneaux toute l’année, le désaisonnement lumineux était la seule solution à notre disposition », explique Alexis Gratton, associé en Gaec avec ses parents et ses frères à Montréverd, dans le nord de la Vendée.

900 brebis sur 210 hectares

Sur 210 hectares, dont 100 hectares d’herbe, les associés élèvent 900 brebis. Deux tiers sont des vendéennes ; un tiers, des charmoises. Le traitement lumineux a été mis en place en 2007, sept ans après le passage en agriculture biologique. Naturellement, une brebis vient en chaleur lorsque les jours raccourcissent, à partir de la fin d'août. Le désaisonnement lumineux consiste à reconstituer cette succession de jours longs suivis de jours courts.

Concrètement, au Gaec Le Pay, le désaisonnement lumineux n’est pas réalisé dans la bergerie, mais dans un bâtiment qui leur est propre. « Il s’agit de notre ancienne maternité à lapins dans laquelle nous avons fait quelques aménagements », précise Alexis. Isolé, le bâtiment comporte une aire d’exercice de 240 m² et un couloir central. Il permet de loger une centaine de brebis. Au plafond, quatre rangées de néons doubles ont été installées.

Un programmateur complète l’installation qui a coûté environ 1 000 €. L’intensité au niveau des yeux des brebis est de 200 lux. Sur cinq lots, deux de 150 brebis chacun sont concernés par le traitement lumineux. Le premier correspond à des mises bas du 15 août au 15 septembre, le second du 15 septembre au 30 octobre. Les béliers suivent le même traitement que les brebis.

80 jours longs

« Un protocole de traitement lumineux doit commencer au minimum 140 jours avant la mise en lutte » indique Stéphane Migné, conseiller en ovins à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. Au Gaec Le Pay, pour des mises en lutte à la fin de mars, le traitement démarre le 8 novembre. À partir de cette date, pendant quatre-vingts jours, l’ancienne maternité à lapins est éclairée dix-sept heures consécutives. Le 27 janvier, les éleveurs arrêtent le traitement.

La période de jours courts (60 jours) se fait naturellement. « Ce protocole est relativement simple à mettre en place, y compris par des éleveurs qui débutent, et il fonctionne très bien pour les mises bas jusqu’au 15 septembre ». Pour des mises bas plus tardives, il reste pertinent « mais demande plus de travail et d’expérience », prévient Stéphane Migné.

Au Gaec Le Pay, les associés bouchent les sources de lumière au niveau de la toiture du bâtiment. Le bâtiment ne dépasse pas 5 mètres de hauteur. L’obstruction se fait par l’intérieur. La durée de jour naturelle augmentant, « nous devons aussi rentrer les brebis plus tôt, les sortir plus tard », relève Alexis Gratton.

En traitement lumineux depuis treize ans, le Gaec Le Pay obtient des résultats techniques très satisfaisants. Le taux de fertilité oscille entre 90 et 95 %, « soit un niveau similaire, voire légèrement supérieur à un protocole avec éponges », relève Stéphane Migné. Mis en lutte sur des parcelles de colza, les lots concernés ont également une prolificité supérieure, de 0,15 point.

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